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mon malheur. Cependant, dans notre état, il ne faut pas trop s’enorgueillir. Aujourd’hui dans l’opulence et demain dans la miſere. Mais ne penſons plus à cela ; jouiſſons du moment préſent.

Je ſuis auſſi très-contente de mon amant, il fait ce que je veux. Je pourrai aiſément l’aſſocier au Comte, qui ne vient guere chez moi qu’à des heures réglées.

Le Comte doit me préſenter ce ſoir à quelques-uns de ſes amis et me donner à ſouper avec eux à une petite maiſon qu’il a louée juſqu’au mois de Novembre. Il a même envie que j’y aille demeurer juſqu’à ce que j’aie un logement convenable à mon nouvel état. Mais comme cela me gêneroit, j’ai refuſé ſous le prétexte que je ne puis abandonner ainſi mon logement et mes effets ; il y a conſenti et ne veut, dit-il, me contra-

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