Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/171

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rendra, et vous paſſerez enſemble dans une chambre qui eſt ſur le derriere. Je lui répondis que je ne pouvois accepter cette offre, attendu que j’avois pour entreteneur un homme très-honnête, et que je voulois lui être fidelle. Bon, me répliqua-t-elle, Madame, vous devez ſaiſir une auſſi belle occaſion que celle qui ſe préſente ; elles ne ſe rencontrent pas ſouvent ; l’âge des amours paſſe rapidement, et il faut en profiter pour amaſſer de quoi s’en conſoler dans l’arriere ſaiſon. Croyez-moi, Madame, le Prince eſt généreux et veut fortement ce qu’il déſire, il en paſſera par où vous voudrez. Votre infidélité eſt un coup d’épée dans l’eau dont il ne reſtera pas la moindre trace. Perſuadée par ſes raiſons, je lui dis de dire au Prince que, s’il vouloit me donner cinq cens louis, je me prêterois à ſes déſirs. La même femme revint trois heures après me