Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 69 )

Ce Lundi 17 Mars 1783.

Ma maniere d’agir avec vous et l’honnêteté de mes procédés auroient dû me gagner votre amitié et méritoient au moins que vous me fuſſiez fidelle. Je vois que vous êtes comme toutes vos ſemblables, et que celui qui paye n’eſt jamais l’amant du cœur. Je vous ſouhaite beaucoup de plaiſir avec le jeune homme que j’ai ſurpris chez vous. Je vous laiſſe maintenant libre de faire ce que vous voudrez ; j’exige ſeulement que vous faſſiez ôter mon portrait de deſſus votre bracelet, et me le faſſiez tenir par le porteur ; il n’eſt pas fait pour reſter entre les mains d’une perſonne qui a ſi cruellement offenſé l’original. Je vois bien à préſent que tout ce que la Jeuneſſe m’a dit eſt vrai. Je n’avois pas voulu le croire, vos feintes careſſes m’avoient ſéduit. Il faut être