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m’a racontée d’un Anglais, qui ne ſavoit encore que très-peu de français il entendoit dire que les jeunes gens de Paris avoient une vie fort courte. Oui, dit-il, cela être très-vrai, les jeunes gens de Paris avoir le vi fort court. Jamais je ne t’en ſouhaite, ma chère amie, que de longs & gros.

Lettre de Mademoiſelle Julie.
Ce lundi 8 juin 1782.


L’abbé Chatar[1], ma chère amie, doit me préſenter à un vieux Financier qui cherche une maîtreſſe. Si je pouvois lui plaire, je quitterais D*** & entrerois dans le chemin de la fortune. Quand l’entrevue ſera faite, je t’en donnerai des nouvelles.

  1. Cet Abbé, quoique pourvu d’aſſez bons bénéfices, ſe mêle encore de procurer des maîtreſſes, et vous fait faire chez lui des ſoupers avec telle fille de Paris que vous déſirez. Il eſt ſans ceſſe l’agent des jolies Demoiſelles. Anciennement il n’étoit que le Bonneau du Marquis de Genlis ; mais il l’eſt maintenant du Public.