Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 77 )

Lettre de Mademoiſelle Julie.
Ce Samedi 20 Juillet 1782.


J’apprens avec bien du plaiſir, ma chere amie, que tu as pour entreteneur un vieux Conſeiller au Parlement. Ces Meſſieurs ſont exigeans, donnent peu de plaiſir ; mais au moins, on peut les tromper en ſécurité, attendu que dans le tems qu’ils ſont au palais on ne craint pas d’être ſurpris. La ſeule choſe, c’eſt qu’il faut que tu ayes de la conduite dans tes infidélités, et de prendre garde à ta ſanté. Sais-tu bien que dans le genre de vie que nous menons il faut une eſpece de conduite et avoir une tête bien organiſée ; en même tems ſavoir nous contrefaire pour paroître toujours gaies, quand même nous ne le ſerions pas. L’amour craint la triſteſſe et s’envole auſſitôt. C’eſt aſſez

G 3