Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/33

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OBSERVATIONS.

déjà accablé par le malheur des temps serait privé de tous les bénéfices de cette opération, si elle était abandonnée aux Étrangers, et qu’il en résulterait une double exportation de notre numéraire ; c’est ce que l’évènement n’a que trop prouvé, et un Capitaine Américain que j’ai interrogé, il y a peu de jours, m’a dit que les farines qu’il avait apportées, lui avaient coûté 32,000 livres, et qu’il en emportait 67,000 livres. Il est constant que si un Négociant Français eût été chargé de cette opération, il aurait bénéficié 35,000 livres qui ne seraient pas sorties de la Colonie, ou qui si elles en fussent sorties, en partie, auraient été envoyées dans le Royaume au profit de la Navigation et du Commerce National. J’étais certain de toute opération, soit que les Étrangers y participent pour deux millions, soit que la somme soit plus ou moins forte.

Le prix auquel sont en cet instant les farines au Port-au-Prince, est de 70 livres comptant pour celles des Américains, et de 90 livres pour celles de France, pour lesquelles on accorde du crédit. Les mêmes prix sont au Cap de 66 livres, de 85 livres. Les prix n’indiquent point le besoin, et indépendamment de celles