Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(34)
RÉFLEXIONS.

son exportation entraînerait des inconvéniens qui se prolongeraient fort au-delà du terme de l’exportation même, et le mal qui résultera de celles des denrées Coloniales ne sera au contraire que momentané.


Les difficultés de l’estimation des farines importées et des denrées exportées ne peuvent être proposées que par le désir d’en faire naître : les déclarations des Capitaines, les vérifications de ces déclarations, les visites sont prescrites par l’Ordonnance ; le prix des farines vendues, celui des denrées achetées seront facilement constatées, et si on découvre de la fraude sur les droits attribués au Roi, les bâtimens coupables seront confisqués au profit de Sa Majesté. Au surplus, personne n’a plus de ressource que M. de Marbois pour la fiscalité, qu’il fasse usage de ses talens, de ses moyens, toutes les difficultés s’applaniront bientôt.

Sans contredit le pavillon Français mérite toute préférence, mais lorsqu’il est insuffisant aux besoins les plus urgents, on est forcé d’accueillir les Étrangers ; c’est le seul moyen de calmer les craintes, les clameurs, et d’éviter la disette : un Adminiſtrateur pourrait-il compromettre la subsistance d’une Colonie entière sans se rendre criminel aux yeux de Sa Majeſté ?

Il n’est pas vraisemblable que la privation des profits