Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(35)
OBSERVATIONS.

elle est aussi contraire à mes principes, qu’à la pratique constante de la Colonie en temps de paix, et aux ordres de Sa Majesté. L’avis de la Chambre du Commerce du Cap, et des Négocians du Port-au-Prince, pourra encore nous donner des nouvelles lumières sur cette question ; mais si cette exportation doit avoir lieu, je dois observer qu’il sera impossible de la réduire à la valeur des farines importées, on n’y parviendrait qu’au moyen d’une évaluation uniforme pour les trois mois, ou du moins de mois en mois, et le maintien d’un régime fondé sur cette évaluation exigera une surveillance pour laquelle les Bureaux du Roi dans les trois Entrepôts ne sont pas suffisans. Cette surveillance s’exercera cependant, avec beaucoup plus de facilité sur les Nationaux, que sur les Étrangers, & cette considération, indépendamment de celle de la préférence que mérite le Commerce National serait un motif de plus pour n’admettre que notre Pavillon à l’importation et à l’exportation dont il s’agit. Tout sollicite pour les Français ; la jouissance exclusive d’une pareille faveur, et un dernier motif me semble devoir influer beaucoup sur le parti à prendre ; c’eſt que dans l’état désastreux où se trouve en ce moment le Commerce et la Navigation Nationale, les profits que cette