Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/4

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voyait ainsi que moi, à certains égards ; il pensait tirer des secours de la Nouvelle Angleterre, mais les moyens qu’il proposait pour les faire venir n’étaient pas les miens.

Il voulait d’abord expédier trois Frégates pour l’Amérique du Nord, à l’effet d’y aller faire un chargement de farine et de biscuit, pour, à leur retour, les verser dans les Magasins de la Colonie, et être vendus aux particuliers.

Mais distraire de la Station ces trois Bâtimens, c’était presque découvrir nos Ports, et assurer au Commerce interlope le succès de ses spéculations, auxquelles il n’aurait pas manqué de donner plus d’activité. Nous allons même envoyer dans le mois prochain à Terre-Neuve, conformément à vos ordres, une Frégate et un Aviso.

Outre ces motifs, il n’aurait résulté des chargements apportés par les Frégates qu’une importation de cinq ou six mille barils de farine au plus, secours très-foible en raison de nos besoins, d’ailleurs il ne m’a pas paru convenable que l’administration en fît la vente. Que le Roi vienne au secours de ses Sujets c’est très-louable, qu’il leur fasse part de ce qu’il a ici et qu’il avait destiné pour sa consommation, c’est digne de sa