Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/7

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courrait le risque d’en perdre une grande partie par le défaut de consommation, il ne peut résulter aucun inconvénient d’en distribuer au public au moins la moitié, qu’il payera en argent à raison de cent livres le baril de farine, et dont la livraison commencera le 2 d’Avril. De cette manière nous éviterons que des Négociants ou des Accapareurs en s’emparant des comestibles qui sont dans la Colonie, ne profitent d’une circonstance malheureuse pour les porter à des prix exorbitans ; et au moyen de la permission générale d’en importer, nous introduirons nécessairement bientôt ici l’abondance.

Cette introduction, cette abondance, ne pourront point nuire au Commerce national, ni à la conservation des productions de cette nature de la Métropole, puisqu’elle en manque elle-même, et que pour s’en procurer elle accorde une prime, afin d’encourager les Négociants à l’alimenter ; le Commerce ne peut donc point prétendre de fournir à la Colonie.

Mais on pourra observer peut-être, que la permission a trop d’extension, et qu’on aurait dû n’y point comprendre les Américains. Tout au contraire. J’ai mûrement réfléchi cette admission. Mon but est de donner des secours à la Colonie, et ses besoins étant urgents, les moyens les plus prompts et les