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Page:Correspondance de Nicolas Poussin (Jouanny, 1911).djvu/557

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Histoire et théorie de la musique dans l’antiquité, t. I, un « traité des modes », autrement plus documenté et plus clair que celui de Poussin. Celui-ci ne suit pas ici l’un quelconque des textes anciens les plus connus, soit Platon (Rép., III), soit Héraclide de Pont, soit Plutarque (Dial. sur la musique). Il parle d’après un compilateur dont l’obscurité lui fait commettre des contresens. Nous accorderons à Poussin la « modestie » du mode dorien (« Dorius pudicitiae largitor… », Cassiodore, Var., II, 40), son caractère « grave et viril » (Aristote, Polit., VIII, 7), le « calme parfait » qu’il procure à l’âme (Ibid., VIII, 5), trait qu’il faut rapprocher des mots de Poussin « plaine de sapiense », l’avis de Platon, dans le Lachès, que les modes autres que le dorien et le phrygien sont inutiles, le « Phrygius pugnas excitat… » de Cassiodore (op. cit.), l’ « enthousiasme » qu’il produit (Aristote, Polit., VIII, 5), que le « lydium querulum » d’Apulée convient bien aux « choses lamentables », mais nous lui objecterons que c’est le mode hypolydien, et non le mode ionien, qui, selon Platon (Rép., III, p. 398), convenait aux chants des festins, et que son idée du mot ionien ne correspond guère à l’élégance, à la politesse dont parle Lucien (Harm., 1) et à la « distinction » que lui reconnaissait Héraclide de Pont.

Page 384, dernier alinéa. — Chantelou n’eut garde de renoncer à son heureuse idée, comme on le constate dans le récit de l’examen de sa collection par le Bernin, en 1665 (Relation du voyage du Bernin en France, composée par Chantelou, publiée par Lud. Lalanne).

Page 418. — « L’Épître Liminaire de Monsieur de Chambrai » est la dédicace à ses frères ou « Épistre », datée du 22 mai 1650, qui tient les premières pages du « Parallèle de l’architecture antique et de la moderne » (Paris, 1650 ; Bibl. nat., Réserve V. 357). L’ouvrage, orné d’un portrait de Sublet de Noyers, est dédié à sa « très-heureuse Mémoire », mais la dédicace proprement dite, dédiée par Paul Fréart à ses « très-chers frères », Jean et Paul, est un éloge du « Mecenas du siècle » : « ce flambeau de la Vertu » y est proclamé « le plus grand Ministre,