au moins a une femme et une fille causant français. Après avoir flotté entre le parti du recteur et celui de l’apothicaire, j’ai embrassé celui du vétérinaire latiniste (saignare,purgare cavallos et clysterium donare per toturn orbem). Adieu, chère petite enfant, je t’embrasse bien tendrement. Embrasse ta maman. Je tâcherai de te continuer cet historique de mon voyage.
Je t’écris deux lignes à toi, la lettre à Babé te racontera toute mon épopée. Mais je ne veux pas qu’elle seule ait de mes nouvelles, et je tiens à t’écrire aussi. Tout va assez bien jusqu’à présent, mieux que je ne l’aurais pu espérer.
Nous allons voir pour le Groenland, qui est la pierre d’achoppement. Le Prince aurait voulu que je lui donnasse quelques bonnes raisons pour ne pas y aller. Mais il l’a voulu, il l’a crié sur les toits à Paris ; ce serait ridicule de ne pas y aller. Ce sera, il est vrai, un tour de force. Mais à qui en tiendra-t-on compte ? Je ne sais quand j’aurai de tes nouvelles, à mon retour ici vers le 10 août, sans doute. J’en aurai ensuite à Bergen. Cela me semble bien long.
