de nouvelles du Danemark qu’une fois par an, par le bâtiment qui vient chercher les marchandises que monopolise ici le roi de Danemark. Il vient quelquefois un ou deux autres bâtiments par an dans quelqu’un des ports où j’ai été ; mais sur deux bâtiments il s’en perd généralement un.
À Frédérikshaab nous avons encore trouvé d’assez curieux objets de collection scientifique ; j’y ai fait faire, comme partout ailleurs, le plan sommaire du port, les observations sur l’aiguille aimantée et la détermination exacte de la position du port : les botanistes y ont herborisé. les géologues ont ramassé des cailloux ; les peintres ont peint, et le 29 au matin nous en sommes partis, tout le monde éreinté, parce que, donnant à tout une impulsion de rapidité que tu me connais, il faut que tout le monde marche, et qu’on fasse en un jour ce que d’autres feraient en quatre. Le Prince me seconde admirablement pour cela.
Imagine-toi qu’il n’y a sur toute la côte du Groënland, qui a trois ou quatre cents lieues de long, que trois médecins, qui résident l’un à Uppernavik[1]. tout à fait au nord, l’autre à Godthaab, et le troisième à Julianshaab au sud. Tous les étés, pendant deux mois, ils vont à un point déterminé de leur circonscription, et ils doivent s’arranger pour voir les trois ou quatre points qu’ils ont à visiter une fois tous les trois ans ; en sorte qu’il n’est permis d’être malade dans ce pays-là que tous les trois ans pendant les deux mois où on peut circuler, juillet et août. Ils font ces voyages dans des bateaux d’Esquimaux.
Les bateaux d’Esquimaux sont de deux sortes, les
- ↑ Uppernawick (Upérnivik), sur la côte occidentale du Groënland, à 451 kilomètres au nord-ouest de Godthaab.
