Page:Correspondance intime de l'amiral de La Roncière Le Noury avec sa femme et sa fille, 1855-1871. T. 1,.djvu/134

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correspondance la roncière

nous, y compris le Prince, nous en ayons pas mal ri.

Le 16, notre matinée a été prise par la réception, chez le ministre de France, du corps diplomatique et de tous les grands fonctionnaires suédois, puis à recevoir à bord des visites ; puis je suis allé visiter l’arsenal maritime, où on m’a reçu absolument comme si j’étais au moins viceamiral.

Le lendemain, à 7 heures, nous nous embarquons sur un joli petit vapeur que le Roi a frété exprès pour nous et nous allons à Upsal, Université à 15 ou 20 lieues de Stockholm. Nous allons visiter les musées, les collèges, la bibliothèque, la cathédrale, etc., etc. À 6 heures, nous rentrons et dînons avec l’archevêque et tous les professeurs de l′ Université. Le Prince fait un très joli discours après un toast. Il a un vrai talent pour cela. L’archevêque veut répondre, mais il est intimidé, il ne peut dire une parole. Le Prince le tire d’embarras en le remerciant comme s’il avait parlé et en vidant son verre. Après dîner, on fume et on cause. J’ai une conversation de deux heures avec l’archevêque. Il est le chef de l’Église suédoise, le premier personnage après le Roi. Nous discutons sur la meilleure religion. Je lui démontre l’immense supériorité du catholicisme et le déclin du protestantisme. C’est un esprit rétrograde, mais intelligent, et s’il n’était archevêque et un si haut personnage, avec 80.000 francs d’appointements, il ne tarderait pas à se faire catholique. C’est un homme qui, en présence des nombreuses sectes qui se forment dans le protestantisme, est arrivé au doute ; c’est le premier pas vers le catholicisme.

Le lendemain, à 7 h. 1/2, on monte en voiture à quatre chevaux de poste attelés de front, comme en Norvège, et