sa vie. Voici comment il peint cet aimable poëte du dernier siècle :
Ainsi pensa toujours cet aimable génie,
Ce philosophe aisé, ce convive charmant,
L’interprète du sentiment
Et le vrai dieu de l’harmonie,
Chaulieu, ce peintre des amours,
Anacréon du Temple, Ovide de nos jours.
Dans les vers de qui tout respire,
Et l’atticisme si vanté,
Et la romaine urbanité,
Et ce charme français que je ne puis décrire.
On trouve dans cette épître du sentiment, de la noblesse, mais peu d’ordre et un peu d’obscurité. On ne dira pas de l’auteur comme du soleil, splendor et ordo. Sa façon de voir est assez semblable à celle de Gresset. Il dit du sentiment :
Lui seul à la vertu prête de nouveaux charmes,
Grâces de la pudeur, plaisir touchant des larmes,
Tendre son de la voix, silence encor plus doux,
Refus, désirs, transports, il vous réunit tous.
Et plus bas, de la morale :
La morale à mes yeux se montre sous l’image
D’une jeune et tendre beauté.
La timide pudeur règne sur son visage ;
Moins belle que Vénus elle plaît davantage.
L’adorable franchise habite à son côté,
Un soupir est tout son langage,
Les larmes de l’amour font la félicité.
Son symbole est un cœur ; qu’enseigne-t-il au sage ?
La nature et l’humanité.
Voici comme il parle de lui-même :
S’il n’est que fou, j’en ai pitié ;
J’ignore la haine et l’envie ;
Je ne connais que l’amitié.
Ô vous, qui pratiquez les plus tendres maximes.