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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/467

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

peu de choses fines ou piquantes, et un retour trop fréquent des mêmes tours et des mêmes pensées. Ce recueil ne me paraît pas beaucoup réussir. Le public aurait souhaité qu’on l’eut instruit des aventures qui ont fourni l’idée de la plupart de ces chansons, et qu’on eût réduit à moins de la moitié le présent qu’on lui a fait.

— Bellin, un de nos meilleurs et peut-être notre meilleur géographe, vient de donner deux cartes marines. La première est une carte réduite du golfe de Gascogne qui comprend les côtes de France depuis Brest jusqu’à Bayonne, et celles d’Espagne depuis Bayonne jusqu’au cap du Finistère. Elle est accompagnée d’un mémoire in-quarto qui expose les principales corrections que cet habile ingénieur a cru devoir faire sur les cartes dont les navigateurs étaient obligés de se servir. La seconde carte est celle de la côte de Guinée depuis la rivière de Sierra-Leona jusqu’au cap de Lopez-Gonsalvo ; elle est aussi accompagnée d’un mémoire très-curieux.

Les deux cartes sont bien gravées, et ont cette netteté et cette précision qu’on ne devrait jamais négliger en géographie.

— Si vous êtes curieux des ouvrages de Campistron, écrivain sans imagination et sans génie, mais qui connaissait bien le théâtre et la nature, on vient d’en donner une nouvelle édition qui n’est pas élégante[1] : l’augmentation la plus remarquable de ce recueil est une tragédie intitulée Pompéia, fort inférieure à mon gré aux bons ouvrages de ce poëte.

— Je viens de lire Agathe, tragédie de Grandval père[2] ; je ne vois rien au-dessous de cette burlesque bouffonnerie. Son fils, le meilleur de nos comédiens, a donné l’Eunuque ; c’est un mélange de mauvais vers, de mauvaise prose, de mauvaises plaisanteries et de mauvaise musique. Ces deux pièces n’ont pas été jouées, non plus que Momus philosophe, comédie en un acte et en vers qui est aussi plate que les deux premières, mais qui n’est pas si plaisante.

— J’ignore si la plaisanterie qui suit m’est échappée dans

  1. Paris, Libraires associés, 1750, 3 vol.  in-12.
  2. Agathe ou la Chaste Princesse, tragédie burlesque en trois actes et en vers, Paris, s. d., in-8. Plusieurs fois réimprimée, cette bouffonnerie fut jouée d’abord en 1749 à la barrière Blanche, chez Mlle Dumesnil