Aller au contenu

Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/508

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
490
NOUVELLES LITTÉRAIRES

À ceuQue la vôtre est en sûreté !
À ceuOn sait que dans votre patrie,
À ceuQui respire la liberté,
L’éloge n’est jamais suspect de flatterie.
Du héros, du ministre assemblant tous les soins,
Vous avez d’un grand peuple affermi la puissance.
Nous vous applaudissions, lors même que la France
Vous aurait souhaité quelques talents de moins.
Enfin, entre elle et vous l’heureuse intelligence
À ceuRend l’essor à nos sentiments.
Les Muses désormais partagent vos moments ;
La mienne attend de vous un regard d’indulgence.
Ajoutez son tribut aux hommages divers
À ceuQue vous a rendus l’univers
Par admiration ou par reconnaissance.


Vers à Mme de forcalquier

Pour la détourner d’aller voir les tableaux nouvellement exposés au Luxembourg.

À ceuBeau chef-d’œuvre de la nature,
À ceuQue les Grâces avec l’Amour
À ceuN’oseraient peindre en miniature,
À ceuNe venez pas au Luxembourg
À ceuPour la gloire de la peinture.
Cette fraîcheur de teint, ce coloris charmant,
Ce sourire enchanteur que forme votre bouche,
Cette tête, cet air qui ravit et qui touche,
Fixeront tous les yeux dans le même moment ;
Et l’on verrait pour lors la savante imposture
À ceuDe Raphaël et de Mignard,
À ceuCéder à la simple nature,
Quand elle est, comme vous, sans défaut et sans fard.

Mlle Beauménard, très-mauvaise mais très-belle actrice du Théâtre-Français, a joué le rôle de l’Amour dans la comédie du Tribunal de l’Amour, qui n’a eu qu’une représentation. On lui a adressé les vers suivants :


Ces jours passés, on vient dire à l’Amour
À Qu’une beauté qui lui ressemble,
À Dont les yeux blessent chaque jour
Plus de mortels que tous ses traits ensemble,
Vive, enjouée, et tendre tour à tour…