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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 15.djvu/176

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C’est Aristomène, chef des Messéniens, qui, voulant enlever quelques femmes de Sparte rassemblées à Égile pour y célébrer la fête de Cérès, en est poursuivi à coups de torches et n’échappe à leur fureur que par le secours de la prêtresse Archidamie. « Messieurs, mesdames, dit Merlin, admirez comme cela est beau. N’êtes-vous pas enchantés comme moi de ce grand diable d’Aristomène qui a bonne grâce, quoiqu’il ait les reins cassés ? Hélas ! son voisin n’est guère moins à plaindre ; il paraît qu’il a été bien daubé, car il a le corps tout aplati. Je ne sais trop si vous aimez ce grand figurant des ballets de l’Opéra qui s’amuse dans un coin à faire des tours de force. Quant à moi, il m’effraie par sa tournure gigantesque et par sa figure qui ressemble à un tison ardent, etc. » La critique qu’en fait M. Renou est tout à la fois plus équitable et plus instructive. « On trouve dans ce tableau, dit-il, une belle manière de pinceau, mais qui se fait beaucoup trop apercevoir. La couleur est généralement trop brillante, ce qui détruit l’harmonie. Le mouvement devait se faire sentir avec énergie dans les personnages de femmes et le calme dans la figure d’Aristomène, près de sa mort, et de la prêtresse qui vient le secourir. Cette opposition devait former seule tout l’intérêt de la scène. »

Il y a plusieurs dessins du même artiste pour les œuvres de Gessner, qui nous ont paru faits avec beaucoup de goût, de grâce et de précision.


CHANSON.

Sur l’air : l’Abbé Fatras.

VoMaîtres Linguet
Vo Et Morellet
VoVont prouver à Calonne
Vo Que son écrit
Vo Est d’un proscrit
VoQue le ciel abandonne.
Vo Un prélat roi
Vo Dans son effroi
Vo À réuni
Vo Ce couple honni,
Vo Et leur a dit :
Vo « À mon crédit
VoVendez votre colère,