Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/32

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beaux, en secouant l’un sur l’autre. Du côté de l’époux, c’est la Religion qui reçoit deux palmes et deux couronnes des mains de la Justice éternelle. La Justice éternelle est assise sur le bord de la couche. Elle a le front ceint d’une bandelette ; le serpent, qui se mord la queue, est autour de ses reins. La balance dans laquelle elle pèse les actions des hommes est sur ses genoux. Ses pieds sont posés sur les attributs de la grandeur humaine passée.


Troisième projet.

J’ouvre un caveau. La Maladie sort de ce caveau dont elle soulève la pierre avec son épaule. Elle ordonne au prince de descendre. Le prince, debout sur le bord du caveau, ne la regarde ni ne l’écoute. Il console sa femme, qui veut le suivre. Il lui montre ses enfants, que la Sagesse, accroupie, lui présente. Cette figure tient les deux plus jeunes entre ses bras. L’aîné est derrière elle, le visage penché sur son épaule. Derrière ce groupe, la France lève les bras vers les autels. Elle implore, elle espère encore.


Quatrième projet.

J’élève un mausolée ; je place au haut de ce mausolée deux urnes, l’une ouverte, et l’autre fermée. La Justice éternelle, assise entre ces deux urnes, pose la couronne et la palme sur l’urne fermée. Elle tient sur un de ses genoux la couronne, la palme qu’elle déposera un jour sur l’autre urne. Et voilà ce que les anciens auraient appelé un monument ; mais il nous faut quelque chose de plus. Ainsi, au devant de ce mausolée, on voit la Religion qui montre à l’épouse les honneurs accordés à l’époux, et ceux qui l’attendent. L’épouse est renversée sur le sein de la Religion, Un de ses enfants s’est saisi de son bras, sur lequel il à la bouche collée.


Cinquième projet.

Voici ce que j’appelle mon monument, parce que c’est un tableau du plus grand pathétique, et non le leur, parce qu’ils n’ont pas le goût qu’il faut pour le préférer. Au haut du mausolée, je suppose un tombeau creux ou cénotaphe, d’où l’on n’aperçoit guère d’en bas que le sommet de la tête d’une grande