Pour l’auteur du poëme, rien.
Le poëte et le musicien
Doivent mourir de faim selon l’usage antique.
Jamais le grand talent n’eut droit d’être payé ;
Le frivole obtient tout, l’or, les cordons, la crosse :
Rameau dut aller à pied,
Les directeurs en carrosse.
On puisse faire une recrue
De quinze ou vingt beautés qui parleront au cœur
Et ne blesseront point la vue,
Ordre à ces mannequins de bois
Taillés en femme, enduits de plâtre,
De se tenir toujours immobiles et froids
Adossés en statues aux piliers du théâtre[1].
De perfectionner en France l’harmonie,
Voulions au Pontife romain
Demander une colonie
De ces chantres flûtés qu’admire l’Ausonie ;
Mais tout notre conseil a jugé qu’un castrat,
Car c’est ainsi qu’on les appelle,
Était honnête à la chapelle
Mais indécent à l’Opéra.
Qui veut entrer dans les ballets,
Quatre examens au moins, c’est la forme constante :
Primo le duc qui la présente,
Y compris l’intendant et les premiers valets :
Ceux-ci près de la nymphe ont droit de préséance ;
Secundo, nous, les directeurs ;
Tertio, son maître de danse ;
Quarto, pas plus de trois acteurs.
- ↑ Ne pourrait-on pas obtenir à M. de Vaucanson qu’il fit une vingtaine de chanteuses en chœur ? Ce serait une dépense une fois faite.