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CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE.

Géographie moderne, utile à tous ceux qui veulent se perfectionner dans cette science, et où l’on trouve jusqu’aux notions les plus simples dont on a facilité l’intelligence par des figures pour la mettre à la portée de tout le monde, par M. l’abbé Clouet. In-folio, contenant soixante-huit cartes. Jugez, par le galimatias de ce titre, si l’auteur peut mettre quelque chose à portée de qui que ce soit, et donner à la jeunesse des notions simples.

Analyses comparées des eaux de l’Yvette, de Seine, d’Arcueil, de Ville-d’Avray, de Sainte-Reine et de Bristol. Petit écrit de quarante-six pages. L’eau de Seine, fort décriée hors de France parce qu’elle incommode presque tous les étrangers dans les commencements de leur séjour à Paris, passe pour très-salubre dans cette capitale, et un Parisien se croit très à plaindre quand l’eau de Seine lui manque. L’eau de Ville-d’Avray près de Versailles est celle dont boit le roi : M. Deparcieux, mécanicien de l’Académie des sciences, a depuis longtemps un projet de donner de l’eau à toutes les maisons de Paris, en y amenant la petite rivière de l’Yvette, qui coule au-dessus de Paris. Pour faciliter ce projet, il a fait analyser cette eau ainsi que les autres que vous trouvez nommées ci-dessus, par une commission d’habiles médecins chimistes que la Faculté de médecine a nommée pour cet effet. Cette commission a trouvé l’eau de l’Yvette excellente, et elle déclare l’eau de Bristol la moins légère de celles qu’elle a examinées. Je ne sais si cet arrêt lui fera perdre sa réputation. Quant à moi, je me moque à peu près des analyses et des systèmes établis sur les théories à perte de vue, et m’en rapporte sur tout cela tout simplement à l’effet et à l’expérience. M. Deparcieux a depuis longtemps son projet dans la tête ; mais il ne l’exécutera jamais. Si l’on veut donner de l’eau a Paris, pourquoi ne pas tout uniment élever un aqueduc au-dessus de Paris sur les bords de la Seine ? Par ce moyen on en distribuera aisément par toute la ville, et l’aqueduc pourra faire une décoration digne d’une grande capitale ; mais nous ne sommes pas dans le siècle des grandes entreprises.