Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/465

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
455
OCTOBRE 1767.

velle comédie que M. de Voltaire vient de faire, et dont j’ai eu l’honneur de vous parler.

Voici quelques fragments qu’on nous a envoyés de cette fête.

VERS

récités sur le théâtre de ferney

à la suite des deux comédies, le jour de saint françois,

par M. de chabanon.


L’Église dans ce jour fait à tous ses dévots
Célébrer les vertus d’un pénitent austère :
Si l’Église a ses saints, le Pinde a ses héros ;
Et nous fêtons ici le grand nom de Voltaire.
Et nousJe suis loin d’outrager les saints,
Et nousJe les respecte autant qu’un autre ;
Et nousMais le patron des capucins
Et nousNe devait guère être le vôtre.
Et nousAu fond de ses cloîtres bénis,
Et nousOn lit peu vos charmants écrits :
Et nousC’est le temple de l’ignorance ;
Et nousMais près de vous, sous vos regards,
Et nousLe dieu du goût et des beaux-arts
Et nousTient une école de science.
Et nousDe ressembler aux saints, je crois,
Et nousVoltaire assez peu se soucie ;
Et nousMais le cordon de saint François
Et nousPourrait fort bien lui faire envie :
Et nousCe don, m’a-t-on dit quelquefois,
Et nousNe tient pas au don du génie.
Et nousAllez, laissez aux bienheureux
Et nousLeurs privilèges glorieux,
Et nousLeurs attributs, leur récompense :
Et nousS’ils sont immortels dans les cieux,
Votre immortalité sur la terre commence.

Après ce compliment, on chanta les couplets suivants sur le théâtre de Ferney, à l’honneur et en présence de son patron.


Mme DENIS,

faisant présenter deux corbeilles de fleurs par deux enfants.



Ces enfants vous offrent nos vœux,
CesEn vous rendant hommage ;