velle comédie que M. de Voltaire vient de faire, et dont j’ai eu l’honneur de vous parler.
Voici quelques fragments qu’on nous a envoyés de cette fête.
L’Église dans ce jour fait à tous ses dévots
Célébrer les vertus d’un pénitent austère :
Si l’Église a ses saints, le Pinde a ses héros ;
Et nous fêtons ici le grand nom de Voltaire.
Je suis loin d’outrager les saints,
Je les respecte autant qu’un autre ;
Mais le patron des capucins
Ne devait guère être le vôtre.
Au fond de ses cloîtres bénis,
On lit peu vos charmants écrits :
C’est le temple de l’ignorance ;
Mais près de vous, sous vos regards,
Le dieu du goût et des beaux-arts
Tient une école de science.
De ressembler aux saints, je crois,
Voltaire assez peu se soucie ;
Mais le cordon de saint François
Pourrait fort bien lui faire envie :
Ce don, m’a-t-on dit quelquefois,
Ne tient pas au don du génie.
Allez, laissez aux bienheureux
Leurs privilèges glorieux,
Leurs attributs, leur récompense :
S’ils sont immortels dans les cieux,
Votre immortalité sur la terre commence.
Après ce compliment, on chanta les couplets suivants sur le théâtre de Ferney, à l’honneur et en présence de son patron.
Ces enfants vous offrent nos vœux,
En vous rendant hommage ;