Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/58

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continue la publication de ses Essais historiques sur les régiments d’infanterie, de cavalerie et de dragons au service de la France[1]. L’auteur remonte à l’époque de création de chaque régiment ; ensuite il donne l’histoire militaire des colonels, lieutenants-colonels et majors de chaque corps, puis une liste historique du plus grand nombre de capitaines, et enfin un journal des campagnes du régiment, objet de ses recherches, avec le détail des sièges et batailles où il s’est trouvé. Cette compilation peut être intéressante pour beaucoup de monde.

— Je pense différemment des Commentaires sur la retraite des dix mille de Xénophon, ou Nouveau Traïté de la guerre à l’usage des jeunes officiers, par M.  Le Cointre, capitaine de cavalerie au régiment de Conti, de l’Académie royale de Nîmes. Deux volumes in-12. J’ai très-mauvaise opinion des jeunes officiers qui auraient appris leur métier dans les livres, et je crois la qualité de capitaine et celle d’académicien de Nîmes si peu compatibles que je donne dès à présent sans autre examen ma voix pour réformer M.  le capitaine et en faire le secrétaire perpétuel ou non perpétuel de son illustre Académie.

Dictionnaire portatif des eaux et forêts, par M.  Massé, avocat au Parlement. Gros volume in-8o en deux parties, faisant ensemble près de huit cents pages. Tout devient dictionnaire et portatif, et ce ne sera pas faute de rédacteurs si nous ne portons pas toute la science possible en poche.

— On peut ajouter la Lettre curieuse de M.  Covelle, qui vient de paraître au recueil des lettres édifiantes qui ont paru sur les miracles ; mais cette Lettre curieuse ne sera pas la meilleure du recueil. Quoique les auteurs de cette lettre soient toujours les mêmes, elle regarde en particulier M.  Vernet, professeur en théologie à Genève, qui peut être un grand saint, mais qui ne passe pas pour un grand homme de bien : sa probité a été véhémentement soupçonnée en plus d’une occasion. Il paraît que M.  Vernet a écrit en dernier lieu quelque chiffon qui à excité la bile de M.  Covelle. Mais il faudrait être juste avant tout, et n’avoir pas deux poids et deux mesures, pas même avec les Vernets et les Montmollins. Si M.  Rousseau, en sa qualité de malheureux, est un homme sacré, il faut qu’il le

  1. Le premier des neuf volumes de cet ouvrages avait paru en 1765.