de Vergy : les fureurs de Fayel seront alors de foi, et tout sera bien.
Qui lui fait signer ses lettres du titre pompeux de capucin indigne.
Et le cordon de saint François ;
Vertu de froc ! Frère Pancrace,
Nous allons voir de tes exploits.
Par la grâce du saint capuce
Tu seras près de la sœur Luce,
Aussi jeune qu’en tes écrits,
En tes écrits, que tout Paris
Attend, comme au désert, le peuple sans prépuce,
Le fameux peuple d’Israël,
Attendait la manne du ciel.
Mais n’aurais-tu suivi qu’une ambition folle ?
Aux lauriers immortels dont il a le front ceint,
Voltaire voudrait-il joindre encor l’auréole,
Et, grand homme en ce monde, être dans l’autre un saint ?
Si c’est ton projet, tu t’abuses :
Capucin tant qu’il vous plaira,
Voltaire jamais ne sera
De ces gens qu’on invoquera,
Si ce n’est au temple des Muses,
Où plus d’un autel il aura.
Il est vrai, je suis capucin,
C’est sur quoi mon salut se fonde ;
Je ne veux pas, dans mon déclin,
Finir comme les gens du monde.
Mon malheur est de n’avoir plus
Dans mes nuits ces bonnes fortunes,
Ces nobles grâces des élus,
À mes confrères si communes.
Je ne suis point frère Frappart,
Confessant sœur Luce et sœur Nice ;
- ↑ Ces vers sont imprimés dans les ŒEuvres complètes de Voltaire, mais on les a conservés ici pour l’intelligence des anecdotes que M. le baron de Grimm y a jointes. (Premiers éditeurs.)