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Page:Cortés - Lettres à Charles Quint, trad. Charnay, 1896.djvu/265

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l’opposition du gouverneur qu’Alvarado avait nommé, ils abandonnèrent la ville et se transportèrent dans la province d’Oaxaca, ce qui fut cause des plus grands troubles dans cette province.

Le capitaine qui commandait la place me mit au courant de ce qui s’était passé ; j’envoyai Diego Docampo, grand alcade, pour qu’il instruisît l’affaire, et châtiât les coupables. Ceux-ci, étant avertis, disparurent pendant plusieurs jours, mais pour tomber entre mes mains, de sorte que Diego Docampo ne put saisir que l’un des rebelles qu’il condamna à mort ; celui-ci en appela près de moi ; quand je pris les autres je les remis à l’alcade, qui les condamna également et qui en appelèrent aussi. La cause entendue, ils furent condamnés une seconde fois par devant moi, et, bien que leur faute fût très grave, considérant qu’ils avaient fait une longue prison préventive, je commuai la peine de mort en mort civile, qui comportait l’exil de ce pays, avec nouvelle condamnation s’ils y rentraient sans la permission de Votre Majesté.

Sur ces entrefaites, le cacique de Tututepec mourut : les Indiens de cette province et des lieux voisins se révoltèrent ; j’envoyai contre eux Pedro de Alvarado et l’un des fils de leur cacique que j’avais en mon pouvoir. Il y eut diverses rencontres dans lesquelles nous perdîmes quelques Espagnols, mais Alvarado ramena ces Indiens au service de Sa Majesté ; ils sont aujourd’hui pacifiques et tranquilles et se tiennent aux ordres des Espagnols. La ville cependant est restée déserte faute d’habitants et parce que je n’en avais nul besoin ; mais domptés par le châtiment qu’ils ont reçu, ils viennent à cette ville sur simple avis.

Aussitôt après la prise de Mexico et de ses dépendances, deux provinces qui se trouvent à quarante lieues dans le nord et qui confinent à Panuco furent réunies à la couronne de Votre Majesté Impériale ; ce sont les provinces de Tututepec et Metztithlan : la terre y est bonne et les gens du pays sont fort entraînés dans l’exercice des armes, par suite des ennemis qui les entourent. Comme rien ne les éloignait de Votre Majesté, ils m’envoyèrent des messagers pour se déclarer vos sujets et vassaux ;