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IMPRESSIONS DES ANNAMITES

« Excepté Paris et Madrid, dit Pétrus dans son mémoire, les Annamites n’ont voulu aller nulle part ; ils ont simplement rendu des visites de politesse aux autorités locales et n’ont jamais accepté les invitations de qui que ce soit. Aussi ont-ils négligé l’étude des pays où ils sont passés. Quant à moi, continue-t-il, je n’ai jamais laissé échapper les occasions de voir et de connaître, autant qu’il était possible, les contrées que nous avons touchées pour n’importe quel motif.

« D’après les communications recueillies soit par mes conversations avec eux, soit par la lecture de leurs journaux de voyage, je vous présente le résumé de ce qu’ils sentent, de ce qu’ils admirent et de ce qu’ils veulent introduire dans leur pays pour le bien des habitants.

« Ensuite je vous désignerai les obstacles qui pourront arrêter ou retarder le progrès de la civilisation que le royaume d’Annam désire dès à présent implanter avec plus de sincérité que jamais. »

Je n’ai rien changé à ces phrases qui, sans être élégantes, sont très-convenablement exprimées ; — je continue à reproduire textuellement le curieux mémoire du jeune interprète :

« Mes compagnons sont tous convaincus que l’Europe est déjà très-avancée en civilisation ; ils comprennent votre supériorité dans l’art du confortable et savent que vous êtes infiniment au-dessus d’eux dans