pépinière d’hommes d’esprit telle que la nôtre, il passait inaperçu. On ne distingue bien les montagnes que de loin.
Le lendemain, j’annonçai au directeur de mon hôtel que je prenais congé de Marseille et naturellement de lui.
— Votre Excellence, me dit-il, fait un trop court séjour parmi nous, et nous regrettons sincèrement de ne pouvoir lui offrir l’hospitalité pendant plus de jours.
— Hospitalité ! sainte hospitalité ! m’écriai-je, tu n’es donc pas encore bannie de toutes les contrées du globe ! Et repassant dans ma mémoire un petit ouvrage fait il y a quelque centaine d’années sur les mœurs des Européens, je me rappelai, en effet, avoir vu qu’en France l’accueil le plus cordial était offert aux étrangers.
Voici comment l’auteur s’exprimait :
« L’Allemagne est faite pour y voyager ; — l’Italie pour y séjourner ; — l’Angleterre pour y penser, — et la France pour y vivre… » Puis, plus loin : — « En France, on n’est pas hospitalier par devoir, mais par instinct. On s’est arraché les Siamois qui se sont présentés à Louis XIV. C’eut été une honte pour un gentilhomme d’accepter la moindre rémunération de leur part. »