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laissent à la fois commander et bénir. C’est grotesque, navrant et bouffon, n’est-il pas vrai ?

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J’ai rarement vu le bon Francœur plus animé.

Je dois dire, en toute conscience, que la gravité des motifs qu’il allègue contre la papauté ne m’a pas saisi tout d’abord. Il me semble qu’au fond de tout cela il est des ambitieux qui souhaitent de renverser une couronne pour s’en emparer, et des milliers de gens naïfs qui les acclament sans trop savoir ce qu’ils font. — Le gouvernement de Sa Majesté le pape est, hélas ! un gouvernement ! — c’est tout dire. — S’il fallait repousser tous les souverains parce qu’ils ne s’acquittent pas habilement de leur rôle, la carte du monde entier serait bouleversée. — Ce que je vois de plus positif dans cette affaire, c’est que la religion catholique souffre cruellement et s’éteint. Aussi je compte bien introduire le bouddhisme en Occident. Rentré au Japon, j’engagerai plusieurs bonzes à venir prêcher en Europe ; je leur prédis du succès, car, à la marche que prennent les choses, il n’y aura bientôt plus de culte dans une partie de l’ancien continent. Le peuple français, qui est à l’avant-garde du progrès, s’est prononcé nettement ; quelques illustres personnages encouragent la nation à persévérer dans cette voie. Gloire céleste ! Confucius et Bouddha vont faire le tour du monde et s’implanter