Page:Cortambert - Impressions d'un japonais en France, 1864.pdf/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

V

MON INSTALLATION À PARIS

Francœur m’installa dans le grand hôtel de France, vaste et confortable habitation dont j’aurai bientôt à reparler. Ma vue causa quelque sensation dans la maison ; peu s’en fallut qu’on ne me considérât avec une injurieuse stupidité : je compris que mes vêtements, plus que mon visage, m’attiraient cette admiration ridicule, et je résolus d’y mettre bon ordre.

Je priai mon hôtelier de me ménager un entretien avec un tailleur, qui vint, en effet, prendre savamment ses mesures à l’aide d’un ruban numéroté et qui m’habilla sur l’heure, des pieds à la tête, à la grande mode parisienne, c’est-à-dire à la plus vantée et par conséquent, sans doute, à la plus sotte mode du monde.

Dans mon nouveau costume, qui me rendait à coup sûr fort disparate, je fus à peine regardé. Ce fait, qui n’avait en lui-même rien que de très-naturel, m’invita cependant à réfléchir au rôle de l’habit dans le monde,