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« Les portes s’ouvrent et le combat commence. Le singe s’élance le premier hors de sa retraite ; un coup de patte d’un côté, un coup de queue de l’autre, un coup de dent plus loin, ont bientôt mis en alerte toute la fourmilière. Le chat se blottit dans un coin, et, sur la pointe de ses griffes, attend les événements.

« Maître chien rejoint en trois bonds son camarade le singe et se précipite étourdiment au milieu de la marmaille de la dinde, qui, n’écoutant que sa fureur, attaque résolûment l’ennemi. Elle reçoit deux coups de crocs et se retire effarée en laissant cinq à six de ses petits sur le terrain.

« Vient le tour du chat. — Craignant l’impitoyable griffe du malin animal, le singe, demeure à l’écart, tandis que le chien s’avance témérairement du côté du matou. Les deux ennemis se regardent de travers, se mesurent des yeux, — remémorent, dans un grondement sourd, leurs antiques griefs, se montrent les dents et sautent l’un sur l’autre. Voilà deux sanglants sillons tracés dans la tête de maître dogue et une cruelle morsure dans la patte gauche de mandarin matou.

« — Beau désordre ! me dit en ricanant le docteur ; belle journée pour mon chien ! Les blessures de ces maudits chats sont souvent mortelles. Mais attendons la fin.

« Le dogue n’était pas, en effet, au bout de toutes ses