Page:Cortambert - Impressions d'un japonais en France, 1864.pdf/82

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faire d’accepter ce qu’ils peuvent prendre… Les pères se voilent la face avec leur barbe et demeurent ainsi quelques minutes profondément humiliés de la honte de leurs familles.

« Un des plus anciens chefs de la France fut un nommé Ho-Huis (Clovis ?). Ce maître guerrier avait, à l’imitation de tous les héros de ce monde, une conscience très-dilatable ; il était profondément égoïste ; aussi l’histoire ne manque pas de le regarder comme un très-honorable personnage ; c’est la loi. On met d’ordinaire la guerre au service de la religion ; ce diable d’homme eut la singulière idée de mettre la religion au service de la guerre. Se voyant un jour entouré de vingt gaillards qui pointaient sur lui leurs javelots, il apostropha ses dieux et leur dit : « Vous ne valez absolument rien ; me voilà dans une situation déplorable ; vous allez bien rougir, je vous renie. Désormais, je n’aurai qu’un seul Dieu. Allons ! grande Divinité que je prie pour la première fois, aidez-moi à triompher des ennemis ; faites en sorte que tous leurs corps soient la proie des vautours ; montrez-vous reconnaissante de ce que je veuille bien vous adorer ! » Ce qui fut dit fut fait… Depuis ce temps, les Français et tout le reste des Européens n’oublient jamais d’implorer ce même Dieu lorsqu’ils veulent tuer glorieusement les gens.

« Les enfants et les États qui se forment ont tous la gourme. La France l’eut ; c’était naturel. En fait de