Page:Cosquin - Les Contes indiens et l’Occident, 1922.djvu/307

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— 293 — une sorte de parodie termine le conte albanais de la Belle de la Terre et divers autres contes. Nous reviendrons là-dessus, ainsi qu’à propos du conte albanais nous nous sommes réservé de le faire. CONTES SIMILAIIUÎS AVEC Al THE INTRODl CTION Après la i ;ren()i ;ili. et la tortue, voici le poisson ; mais ce qui le met en relation avec le héros, ce n’est pas un lancement de flèche ou de pomme. L’introduction du récit est toute différente. Cette seconde forme d’introduction, nous la trouvons, comme la première, en Arménie (i) : Un jeune lionime, d’après la recommandation dernière de sa grand’ mère, jette tous les jours dans la mer un pain, de bon matin. Un soir, en revenant du marclié. il voit sa iTiaison nettoyée ; un autre join-, il trouve sa viande cuite. Il se cache et voit arriver un gros poisson, qui se débarrasse de sa peau et, devenant une belle jeune fille, se met à faire le ménage. Il la saisit et, la grand ’mère de la jeune fdlc ayant donné son consentement du fond des eaux, il l’épouse. Le roi aperçoit un jour la jeune femme et veut faire périr le mari. [’■ impose donc à celui-ci, sous peine de mort, l’exécution de tâches impossibles. D’abord il demande une tente qui abrite tous les soldats et tous les gens de la ville et qui reste encore à moitié vide. La jeune femme va sur le bord de la mer : k Grand ’mère ! grand ’mère ! apporte notre petite tente ! » Ensuite, il faut un tai)is à mettre sous la tente. Enfin, le roi veut que le jeune homme lui amène un enfant de trois jours qui sache parler et marcher. « Grand ’mère ! grand ’mère ! crie la jeune femme sur le rivage, donne-moi un peu mon petit frère pour que je le caresse ! » L’enfant soufflette le roi en lui reprochant sa conduite. Le roi demande pardon et renonce à ses mauvais desseins. Fait intéressant à noter ici : les Arméniens ont, comme les Maures d’Algérie, les deux variantes du dénouement : celle où figure un petit homme à grande barbe, et celle où figurent soit un enfant, soit un tout jeune homme. Quant à la forme d’introduction du second conte arménien (celle au poisson), il faut en rapprocher un conte turc de Constantinople (n° II de la collection Kùnos, déjà si souvent cité.e) : Un pêcheur, en mourant, ordonne à sa femme de ne jamais dire à leur fils quel était son métier. Le jeune homme essaie de différents (1) Fr. Macler, Contes anni-niens (Paris, 190’)), n° 3.