Page:Cosquin - Les Contes indiens et l’Occident, 1922.djvu/360

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— 34vS — (l ;iiiim> à iillor cueillir dos fleurs dans un certain rl.uii,’ el de les lui api)orler dans sept jours au plus tard. — ()i , avant de parvenir à ce i^rand (’tang. où poussent des lotus ?i cinq couleurs, il laid échapper h trois dangers : serjxMits veniniiexix, démons niéchanls, animaux féroces. C’est lîi qu’on envoie les condamnés ?i mort, et il n’en revient pas un. L’iioniine. à sa rentrée chez lui, parle de cet ordre à sa femme, laquelle lui tail l<>ul un discours SUT « la sainte religion du Bouddha ». (. Le joui- où vous vous mettrez en route, lui dit-dle, que votre cœur songe aux trois Vénéral)les. qic votre bouche récite les dix préceptes oxcellenis ; tiv manquez jws vn seul instant ». A mi-cliemin de l’étang aux lolus, m démon <( dévoreur d’hommes » demande au « sage » ce (juil est. « Je suis un disciple du Bouddha. » Le démon alors lui explique comment des <( calomniateurs » l’envoient à la mort, et il ajoute : « Puisque vous êtes un disciple du Bouddha, et que. de plus, vous n’avez commis aucun crime, non seulement je ne vous ferai aucun mal, mais j’irai moi-même cueillir les fleurs, afin de vous sauver la vie ; ce qui me procurera une félicité sans limite. » li rap])Orte, en effet, de l’étang les fleurs, dont le ]>oids est énorme, et les transporte en un instant, avec le (( sage », à la porte du palais. Le roi, quand il apprend ce qui s’est passé, s’accuse de ses fautes et c.cvi(Mit un fervent disciple du Bouddha. Le cadre primitif de cette histoire, archi-édifiante à la boud- dhique, est parfaitement reconnaissable. Dans l’original, dans le vieux conte oral indien dont les Bouddhistes ont fait une moralisatio, la belle femme, convoitée par le roi, devait, — comme dans certains des contes examinés ci-dessus, — non point faire simplement à son mari des recommandations pieuses, mais lui donner des instructions précises, lui permettant d’échapper aux périls auxquels l’ordre du roi l’exposait ; car, dans le thème pur, l’épouse du héros est une sorte de fée. Nous renverrons, sur ce sujet à notre Monographie D, Section II, Première branche (Revue, mai 1916, p. 97 et suiv. ; — p. 281 et suiv. du tiré à part). Mais ce qui .est tout à fait instructif, c’est de rapprocher le conte sino-indien d’un conte oral de l’Inde, qui a été publié il y a une quarantaine d’années (i) : Un gardeur de chèvres, nommé Toria, a vu plus d’une fois les « fdles du Soleil » descendre du ciel, le long d’rme toile d’araignée, pour se baigner dans une rivière. Un jour, pendant qu’elles sont dans l’eau, il dérobe le sârî (vêtement) de l’une d’elles, et s’enfuit jusqu’à sa maison, poursuivi par la jeune fille. Celle-ci, voyant qu’elle ne peut

(1) Indian Antiquary, IV (1875), p. 10 et suivantes. — Ce conte a été recueilli chez les Santals, population d’origine non aryenne, qui est enclavée dans la région tout hindoue du Bengale et en a reçu son répertoire de contes.