Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
les voies de l’amour

elle n’eut plus la force de murmurer les autres mots qui expirèrent dans sa gorge. Elle pencha sa belle tête aux cheveux dorés sur mon épaule. C’était l’aveu muet de son grand amour pour moi. Affolé et incapable de contrôler les mouvements de mon cœur, je lui fis moi-même l’aveu de ma passion naissante en la saisissant dans mes bras et en déposant sur ses lèvres toutes chaudes un baiser ardent et prolongé…


« Nous marchâmes longtemps sur la plage. Le crépuscule donnait au panorama des teintes bleuâtres lorsque nous revînmes sur nos pas. Mûs tous deux par une pensée pieuse, nous prîmes au retour la rue principale du village, bordée d’un côté par des hôtels et de l’autre par de petites boutiques de marchands de tabac, de fruits ou de bibelots. Tout au haut de la côte, à la croisée des chemins, à gauche, nous étions en face de l’église. Ce temple de Dieu, tout petit, tout mignon, domine le village de son toit en bardeaux rouges et de la flèche de son clocher ajouré d’où s’échappe, si chère au cœur du chrétien, cette voix qui l’appelle à la messe le matin, à la prière le soir, et qui l’invite si dévotement à incliner la tête à l’angélus. Le son de cette cloche, chantant l’angélus, me semblait l’écho lointain de la voix d’airain du clocher de mon village. Même son, même harmonie qui