Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
les voies de l’amour

le coucher du soleil, tout beau soit-il, que je veux contempler ; Oh ! non, non, mon Jean, c’est le crépuscule de ce jour que je désire ardemment, le crépuscule qui précède la nuit nuptiale. »

« Et toi, disais-je à mon ami Jean, aimes-tu réellement Andrée ? « Oh ! oui, me répondait Jean, comme le soleil aime à caresser la fleur, comme la lyre aime à chanter sous les doigts de l’artiste, comme l’oiseau aime le grand air et la liberté, comme le poisson aime l’eau. Andrée est si jolie, si aimable. »

« Jean était heureux et j’étais d’autant plus fier de son bonheur qu’Andrée semblait m’oublier dans son amour nouveau, et qu’elle n’était plus en droit de m’adresser des reproches. Jean était mon ami le plus intime et j’étais heureux de lui confier mon amie d’enfance, celle que j’avais un jour aimée plus qu’on aime une compagne des jeunes années. Près de lui je croyais qu’elle goûterait un bonheur constant et qu’elle resterait reine de son cœur autant que la reine de la société qu’elle dominerait plus tard. Jean était intelligent, rempli d’autant d’ambition que de talent. J’étais certain qu’il percerait un jour et qu’il ferait à Andrée un avenir enviable. Je l’encourageai souvent dans ses amours. Je ne pouvais confier Andrée, sur qui j’avais déjà possédé quelque droit, à un homme plus droit et plus sincère dans ses amitiés.