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les voies de l’amour

tement d’expression ; de sombre et triste, elle devenait moqueuse. Il se levait, clignait du coin de l’œil, et sortait en se soulevant les épaules et en riant d’une manière sarcastique. Qu’avait-il ? Que méditait-il ? Mystère ! Énigme ! Je lui retrouvais ce même sourire sarcastique, quand nous entendions Lucille et Béatrice se disputer, se quereller dans leurs accès de jalousie au sujet de leur amour pour moi. Oh ! qu’il paraissait content en ces moments. Il se taisait, prêtait l’oreille, se frottait les mains de satisfaction. Je lui trouvais un air, une mine qui me causait beaucoup d’inquiétude. Je ne le comprenais plus. C’est ainsi que nous passâmes le dernier mois de notre cléricature, lui, harcelé par quelle idée ? et moi, déchiré par les inquiétudes que me causait l’état de mon meilleur ami et harassé par ce double amour de Lucille et de Béatrice.

« Jean était revenu, mais il ne m’avait pas soulagé d’un amour que j’aurais voulu ne plus connaître ou mieux n’avoir jamais connu. Pourquoi Jean était-il parti en me laissant cet héritage qui m’accablait ? Pourquoi, en revenant, n’avait-il pas repris son bien ? Mystère ! Énigme ! dont je n’eus la solution que quelques années plus tard.


« Nos examens étaient finis, et de quelle manière ? Nous étions médecins. Nous allions nous quitter. Jean