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les voies de l’amour

dirai ton chagrin ; je lui conterai tes peines, ta douleur. Je connais Andrée ; elle est si bonne, si aimable, si sincère dans ses amitiés, si fidèle dans son amour qu’elle te pardonnera facilement. Je la sais incapable de conserver un brin de ressentiment. Oui, quoi qu’il m’en coûte, je la verrai ; je lui dirai comme tu l’aimes toujours et comme ton cœur saigne de son éloignement, de son oubli.

« Hélas, Jean restait sourd à tous mes sentiments d’attachement, sourd à toutes mes consolations, sourd à toutes mes offres de services. Je ne le reconnaissais plus. Plus je voulais le consoler plus il s’irritait et plus il s’éloignait de moi.

« Comme nos examens de doctorat approchaient je voulus l’aider pour qu’il n’échouât pas et je lui promis de ne plus l’inquiéter par mes questions. Cependant il semblait peu enclin au travail ; il se souciait peu des examens. Pendant les heures d’études, il devenait indifférent, insouciant et souvent distrait. J’avais toutes les peines du monde à lui faire comprendre la nécessité d’étudier. Le temps passait vite ; les examens approchaient et nous ne savions pas grand’chose. Parfois il donnait un coup de collier et nous repassions rapidement une matière ; mais l’affaissement lui revenait tôt. Quand Lucille ou Béatrice, surtout cette dernière, venait dans ma chambre pour causer et nous distraire, je le voyais sourire d’une manière drôle. Sa figure changeait subi-