Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
les voies de l’amour

que, si elle revenait à la santé ou si elle mourait, je l’aimerais encore et toujours.

« Andrée m’avait absous et elle avait oublié son martyre. Et toi, Jean Roy, penses-tu que je ne puisse pas oublier comme mon Andrée et pour mon Andrée. Tu as été coupable par amour, tu as été malheureux et je te retrouve pénitent et je ne te pardonnerais pas ? Mon ancienne amitié pour toi se réveille après des années de léthargie. Je te retrouve, toi aussi, agonisant, fuyant la vie, appelant la mort avec le peu d’énergie dont ton âme perverse est capable. Je te retrouve aux limites de toutes les désillusions, et tu attends qu’on te creuse un trou dans la terre où tu enseveliras, avec ton corps décrépit, toutes tes illusions perdues, toutes tes perfidies. Je te tends la main ; je te souris comme Andrée m’a tendu la main, comme elle m’a souri et toi aussi tu vas sourire à la vie désormais. De nouveaux espoirs renaîtront qui te rendront la vie agréable et utile. Tous deux nous nous rachèterons, toi en revenant meilleur, je veux t’y aider, et moi en aimant davantage mon Andrée, en l’aimant doublement pour les années d’oubli. Tu le sais, elle a souffert par toi et pour moi. Connais-tu le martyre de son amour aussi bien que moi ? Tu te rappelles les confidences qu’elle te faisait quand elle allait à Montréal et que, par vos machinations diaboliques, vous l’éloigniez de moi. « Oh ! te disait-elle, je l’aime encore, oui toujours. Je veux le