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les voies de l’amour

me celle d’un enfant qui s’endort. Ses paupières battaient lentement sur ses beaux yeux comme les ailes d’un papillon qui se pose sur une fleur. Pauvre petite, elle s’endormait en murmurant en un souffle lent et saccadé : Michel… Michel… mon Mich…


« La bonne entrait tout doucement sur la pointe des pieds pour ne pas interrompre le sommeil réparateur de sa maîtresse. Elle avait les mains et les bras chargés de pots de géraniums rouges et d’œillets roses. Elle les déposa en ordre sur la console, sur les tables et la commode. Elle en avait apporté beaucoup ; sa maîtresse le lui avait demandé qui désirait manifester ainsi toute l’ardeur de son amour à son Michel ; car elle craignait de n’avoir pas la force de lui dire tout son grand amour, elle était si faible. Ses fleurs, ses yeux, son sourire parleraient pour elle. Ses fleurs, elles les aimait tant ; elles avaient tant d’éloquence. Et puis lui, son Michel, ne les regarderait-il pas ? Ne comprendrait-il pas leur langage comme autrefois. Elle resterait muette ; elle écouterait sa voix, la voix de son Michel ; et les fleurs, les géraniums rouges et les œillets roses répondraient pour elle : ta pensée ne me quitte jamais et je t’aime toujours avec ardeur.

« Avant de quitter la chambre, la bonne étendit sur sa maîtresse endormie un beau couvre-pieds rose comme