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les voies de l’amour

dans mes poulaillers, les plus beaux types de volailles picoraient.

« Je ne vous enviais aucun de ces biens. J’étais comblé des biens de la terre. Que pouvais-je donc désirer davantage ? Que pouvais-je vous envier, mes amis, qui demeuriez dans une ville, privés de tous ces biens que vous auriez pu souhaiter ? Je désirais, bien plus que tout cela, la récompense promise aux époux fidèles. Hélas ! étais-je maudit pour avoir tant fait souffrir autrefois ma chère Andrée ? Qu’étaient-ce que toutes ces richesses dont je jouissais comparées à la joie de posséder le vrai trésor de la famille chrétienne ? Oh ! comme mon Andrée était belle et combien je l’aimais ! Aurais-je pu jamais la trouver plus belle ? Aurais-je pu jamais l’aimer davantage ? Impossible. Je n’aimais plus maintenant que deux choses sur la terre : mon Andrée, mon épouse tendrement chérie et mes malades. L’intérêt que je portais à ces derniers égalait presque l’amour sans bornes que j’avais voué à mon Andrée. Je pense souvent encore à la joie que j’éprouvais quand, à toute heure du jour et de la nuit, je répondais hâtivement à l’appel de quelque souffrance. Les pluies torrentielles, les chemins boueux, les grands froids, les bourrasques de l’hiver le plus rigoureux, l’horreur des nuits ténébreuses n’avaient jamais mis un frein à mon ardeur, à ma hâte. Je courais au chevet de mes malades parce que je les aimais de l’amour