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les voies de l’amour

passionné qui anime le médecin consciencieux. Pauvres ou riches, ils m’étaient tous également chers. Les uns et les autres m’inspiraient autant de pitié et d’intérêt. Je ne demandais jamais d’argent aux pauvres et peu aux riches ; je prenais généralement ce qu’on me donnait. Souvent j’offrais mes soins gratuitement ; souvent je distribuais les remèdes sans exiger de rétribution et souvent aussi, en face de la misère et de la pauvreté, je laissais discrètement quelques piastres sur la table ou sur le lit avant de me retirer. J’éprouvais autant de joie et de bonheur à soulager la misère que la maladie. J’étais heureux quand je partais de ma demeure parce que j’allais accomplir une œuvre de charité ; j’étais heureux quand j’y revenais parce que je retrouvais les tendresses de mon Andrée. Ma chère Andrée aimait mes malades autant que moi. Elle s’intéressait à eux, à leur santé, à leur bien-être. Elle avait une prédilection toute spéciale pour les enfants, surtout les petits miséreux qu’elle choyait même. Tous les jours, pendant mes courses au loin, elle les visitait, leur apportait des fruits, des gâteaux. Elle se plaisait même à les débarbouiller pour leur essayer ensuite des petites robes d’indienne, ou des petites culottes qu’elle confectionnait durant les longues soirées qu’elle passait seule.

« Sa charité me faisait aimer davantage Andrée. Je la trouvais aussi bonne, aussi aimable que belle. Mais