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les voies de l’amour

l’intimité de son home ; ce n’est pas que je l’aimasse d’amour, mais elle était si bonne danseuse et j’étais si follement épris de la danse que j’en fis mon professeur de danse ; en plus nos deux demeures étaient voisines. Voilà pourquoi je l’ai si bien connue sans l’avoir tant aimée ; voilà pourquoi nous devînmes les deux grands organisateurs des soirées où vous vous êtes tant amusés.

« Rappeler le souvenir de cette aimable jeune fille, n’est-ce pas faire vibrer quelques vieilles cordes de vos cœurs endormis qui peuvent encore rendre quelques sons agréables et faire revivre les plaisirs d’autrefois et nous faire penser aux soirées de notre jeunesse pendant lesquelles nous avons connu tant de beautés, goûté tant de flirts, stimulé tant de coquetteries. Laissez-moi essayer de vous la dépeindre sous des couleurs que je ne pourrai jamais rendre assez frappantes, assez brillantes et assez réelles parce que Maggie incarnait, pour moi comme pour vous, la carte des nouvelles modes et la vraie connaissance du monde fashionable. Elle était élégante, plaisante, enjouée, d’un esprit alliant la finesse de l’Irlandaise à la grâce de la Française. Maggie était Irlandaise par ses parents, mais elle avait l’éducation et l’instruction d’une Française, car elle avait été élevée chez les Dames du Sacré-Cœur. Elle avait des manières délicates, des goûts raffinés, un langage recherché. Elle