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les voies de l’amour

connaissait tous les secrets de la langue française qu’elle parlait admirablement bien.

« Nous étions toujours certains de nous amuser partout où elle était. Elle était la reine de nos soirées et nous étions tous, vous vous en souvenez, ses chevaliers servants.

« Vous l’avez souvent rencontrée et souvent accompagnée l’après-midi pendant les promenades, et vous vous rappelez l’admiration qu’elle suscitait autour d’elle. Ses toilettes impeccables, toujours recherchées et de bon goût, l’avaient fait surnommer le modèle des élégances. Vous l’avez vue, le soir en ses toilettes de bal, toujours nouvelles et toujours originales, qui excitaient encore l’enthousiasme de ses amis. Mais moi, je l’ai vue dans ses négligés du matin, dans l’intimité de son boudoir ou de son salon, et je lui ai toujours trouvé la même élégance et je dirai plus : la même majesté. Dans la simplicité de ses toilettes de maison, elle était toujours reine, mais reine affable.

« Si j’ai si bien connu et tant estimé Maggie, c’est parce qu’elle fut mon professeur de danse, professeur volontaire aussi charmant et attrayant que distingué et habile. Douée d’une patience sans bornes, elle voulut m’initier à tous les secrets de l’art chorégraphique ; cependant malgré toute son habileté, elle ne réussit jamais à me faire rythmer les deux temps de la polka ou les