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Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/66

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les voies de l’amour

glots, et, se jetant au cou de son père, elle l’étouffait sous les baisers qu’elle ne cessait de lui donner que pour lui prodiguer d’une voix entrecoupée, des paroles de tendresse et d’amour : « père…père…mère…mère…oui, tu as été…tout à la fois…mon père…et ma mère… Oh ! que je t’aime…père… Comme tu as été toujours si bon ! »

Andrée toute éplorée restait suspendue au cou de son père, qui lui-même versait des larmes abondantes. Michel Toinon ne parlait plus tant il était touché de la douleur et de la tendresse de sa chère Andrée. Les larmes, les sanglots, les caresses de sa fille, en cet instant sublime, le payaient amplement pour tous les sacrifices qu’il s’était imposés. Il la retint longtemps dans ses bras ; puis l’asseyant sur ses genoux et lui tenant la tête appuyée sur son épaule, il chercha à calmer sa douleur comme si elle eût été encore le tout petit bébé qui s’endort avec de gros soupirs.

Enfin Michel, faisant un effort sur lui-même, reprit : « Comment cette épouvantable catastrophe, qui m’enlevait une épouse chérie et rendait mon enfant orpheline, est-elle survenue ? Ah ! mes chers amis, je voudrais que mon passé, mon insouciance, mon ignorance et mon malheur présent servent d’exemple et de leçon à tous les amants, à tous les époux et à tous les médecins qui malheureusement oublient trop souvent leur devoir envers leurs amies, leurs épouses ou leurs patientes.