Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
les voies de l’amour

nivelait rapidement à leur grande joie. Des chiens de toutes les races et de toutes les tailles prenaient leurs ébats, courant ici et là, effrayant les enfants ou sautant aux jambes des baigneurs craintifs. Des petits ânes harnachés promenaient sur leur dos des enfants ébahis ; une petite voiture jaune en forme de peanut (arachide), traînée par un mulet et un âne attelés en tandem, crissait sur le sable cependant que son propriétaire s’égosillait à vanter sa peanutine. Les badauds, un sac de papier graisseux à la main, se promenaient en mangeant des pommes de terre frites ou du popcorn. Enfin c’étaient des centaines et des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, de nationalités différentes, en des costumes variés, depuis un peu plus que le pagne jusqu’à la toilette complète et même la fourrure, qui se faisaient brûler par le soleil pour le simple plaisir d’acquérir un teint basané.

« J’avais donné rendez-vous sur cette plage à mon ami le plus intime, confrère de classe, mon émule le plus redoutable dans nos compositions au collège. J’estimais beaucoup et j’aimais beaucoup cet ami. Nous étions des compagnons inséparables. Je croyais son amitié aussi sincère que la mienne. Vous l’avez tous connu étudiant ; c’était Jean Roy. Vous savez comme je lui restai attaché pendant toute notre cléricature. Je l’aidai sou-