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les voies de l’amour

le sable ou s’y ensevelissaient complètement. De jolies baigneuses, modèles vivants, qui n’allaient jamais à l’eau dans la crainte de perdre leur beauté avec leur fard et leur élégance dans l’affaissement des plis ou des falbalas de leur toilette sous le poids de l’eau salée, se pavanaient, dans leurs costumes élégants et riches, sous des parasols en tulle ou en dentelle dont la transparence laissait filtrer les rayons brillants du soleil qui frappaient leur figure de poupée et en faisaient ressortir les peintures vives ou la poudre blanche. D’autres, non moins belles, en maillot ajusté, court du bas et du haut, étalaient leurs formes parfaites dont elles paraissaient à juste titre s’enorgueillir. Celles-ci se plongeaient souvent dans la vague écumante pour en ressortir comme des sirènes plus attrayantes encore. De grosses femmes, aux seins énormes et ballants, aux hanches flottantes, vêtues d’une robe de couleur sombre et fortement serrée à la taille, faisaient craindre un débordement de la mer au moment où elles y entraient. Des hommes courts, à la panse rebondie soutenue par des jambes trop fines, s’enveloppaient dans les larges plis de leur robe de bain ; d’autres, émaciés et d’une longueur de perche, dans leur maillot flottant, ressemblaient à des pavillons en berne. Des enfants presque nus, accompagnés de leurs bonnes, creusaient des petits canaux dans le sable, élevaient des monticules ou façonnaient des forteresses que la vague