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les voies de l’amour

tour de la taille les longues algues que le flux leur avait apportées.

« Nous nous dirigeâmes tous trois vers l’hôtel où Jean Roy prit sa chambre près des nôtres. Nos vacances à trois furent une longue série de jours heureux. Parfois nous visitions les villes environnantes ; tantôt nous prenions de longues marches sur la plage ou dans les campagnes ; tantôt nous allions jouir, à bord de quelque yacht léger, des plaisirs de la pêche en pleine mer où les mouettes blanches nous suivaient de leurs cris aigus ; tantôt, l’avant-midi ou l’après-midi, nous entrions dans les grandes salles remplies de patineurs qui faisaient un vacarme infernal avec leurs patins à roulettes, soit dans les salles où les trop nombreux danseurs accouplés piétinaient sur place faute d’espace pour montrer leur habileté ou leur agilité dans l’art chorégraphique. Ces danseurs ressemblaient à des marionnettes que l’on fait sauter au bout d’une ficelle.


« Oh ! que j’ai été aveugle dans ma jeunesse de croire à l’amitié franche d’un ami quand une amie, qui m’était sincère, aurait dû posséder à elle seule tout mon cœur dans ses moindres cellules jusqu’au tréfonds. J’étais moi-même si franc, si sincère dans mes deux amitiés que je n’aurais jamais pensé que l’hypocrisie pût se faufiler entre deux âmes sous le masque de la vérité, en emprun-