Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/102

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le seul devant lequel je recule… Ah ! permets que je ne m’explique que devant mon père ; tu n’es pas préparée comme lui…

— Non, ma fille, interrompit Springer, ne fais point ce que l’exil et le malheur n’ont pu faire, ne nous sépare pas. Viens, ma Phédora, viens contre le cœur de ton époux, et si tu as besoin de force pour les paroles que tu vas entendre, il te prêtera toute la sienne. »

Phédora, éperdue, et se voyant comme menacée par la foudre, sans savoir de quelle main elle allait partir, répondit avec effroi :

« Stanislas, que veut dire ceci ? N’ai-je point soutenu tous nos revers avec courage ? Je n’en manquerai point, ajouta-t-elle, en serrant fortement contre son cœur son époux et sa fille ; je n’en manquerai point contre tous ceux qui m’atteindront entre vous deux. »

Élisabeth voulut répondre ; sa mère ne le permit pas.

« Ma fille, s’écria-t-elle avec un accent déchirant, demande-moi ma vie, mais ne me demande pas de t’éloigner d’ici. »