Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/109

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d’une mortelle tristesse, si je n’avais pas pu me dire : « Moi, moi, je leur rendrai ce qu’ils regrettent… ! » Mes parents, si vous m’arrachez cette espérance, vous m’arrachez la vie. Privée de cette pensée, où toutes mes autres pensées venaient aboutir, je ne verrai plus de but à mon existence, et mes jours s’éteindront dans la langueur… Oh ! pardonnez si je vous afflige ; non, si vous me retenez ici, je ne mourrai pas, puisque ma mort serait pour vous un malheur de plus ; mais permettez-moi d’être heureuse. Ne dites pas que mon entreprise est impossible ; elle ne l’est pas, mon cœur vous en répond ; il trouvera des forces pour aller demander justice, et des paroles pour vous la faire obtenir : il ne craint rien, ni les fatigues, ni les obstacles, ni les mépris, ni la Cour, ni les rois ; il ne craint que votre refus…

— Laisse, laisse, Élisabeth, interrompit Springer, je ne me connais plus, tu bouleverses mon âme ; jusqu’à ce jour elle