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Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/137

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eût dit que la nature entière se tenait dans un respectueux silence, afin que la voix d’un père qui, à travers la forêt, criait encore un adieu à sa fille, fût le dernier son qu’elle pût entendre. J’ai essayé de dire les douleurs du père, mais celles de la mère, je ne l’essaierai point.

Comment peindre cette infortunée qui, s’éveillant au cri de son époux, accourt à lui, et, en lisant dans son attitude désolée que son enfant est parti, tombe dans de muettes angoisses qui semblaient être à tous moments les dernières de sa vie ? En vain son époux, rappelant tous les malheurs de l’exil, la conjurait de se calmer ; elle n’entendait plus la voix de son époux, et l’amour lui-même avait perdu sa puissance, et n’arrivait plus à son cœur : tant il est vrai que les douleurs d’une mère s’élèvent au-dessus de toutes les consolations humaines, et ne peuvent être atteintes par rien de ce qui vient de la terre. Ah ! Dieu seul s’est réservé le pouvoir de les adoucir,